Conditions d'application de la clause "rebus sic stantibus".
La clause rebus sic stantibus permet la révision des obligations et des contrats lorsque, en raison de circonstances survenantes, l'équilibre économique du contrat est rompu et qu'il est impossible ou très contraignant pour l'une des parties de l'exécuter. Pourrait-elle être appliquée à la suite de la pandémie de Covid-19 en matière d'entreprise ou de travail ?
Sur Avocats d'Euriux en tant que spécialistes juridiques avec plus de 300 professionnels dans 52 bureaux en Espagne, nous allons aujourd'hui analyser pourquoi cette clause est appliquée et quels sont les critères à suivre, selon la jurisprudence.
En règle générale, nous savons que les contrats doivent être exécutés selon leurs propres termes, ce qui est connu en droit sous le nom de Pacta sunt servanda. Toutefois, il existe des exceptions à l'exécution d'un contrat. L'une d'elles est la survenance d'événements ou de circonstances susceptibles de provoquer un déséquilibre dans les obligations que les parties ont assumées dans le contrat.
Après la guerre civile espagnole, est apparue dans notre pays la doctrine de la"clause rebus sic stantibus", dont les effets sont d'admettre la modification de la relation contractuelle afin de rétablir le déséquilibre causé par des événements imprévisibles survenus ultérieurement, qui modifient les circonstances dans lesquelles les contrats ont été accordés.
La Cour suprême a exigé les conditions suivantes pour leur admission :
- Changement extraordinaire des circonstances au moment de l'exécution du contrat par rapport à celles prévalant au moment de la conclusion du contrat ;
- Une disproportion exorbitante, hors de tout calcul, entre les prestations des parties contractantes, qui fait véritablement s'effondrer le contrat en annihilant l'équilibre des prestations, et
- Que tout cela se produit en raison de l'apparition de circonstances radicalement imprévisibles.
La jurisprudence a également déclaré que la clause n'est applicable qu'aux contrats à long terme ou à exécution successive et différée et qu'elle ne fonctionne qu'en cas d'altération extraordinaire ou de disproportion, hors de tout calcul, entre les prétentions des parties contractantes, qui font véritablement éclater le contrat par suite de la survenance de circonstances radicalement imprévisibles. Il s'agit de la doctrine la plus ouverte et la plus volontaire pour l'application de la clause rebus sic stantibus de la Cour suprême, telle qu'elle est exposée dans les arrêts du 30 juillet et du 15 octobre, dans les deux cas en 2014, avec le même intervenant.
La déclaration de pandémie par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS ) constitue une situation imprévisible ou inévitable qui ne peut être associée à un risque inhérent aux contrats, il est donc prévisible que ce fait puisse permettre de revoir les circonstances de chaque relation contractuelle.